Privé : Lieux de consommation en voie d’extinction, quels leviers activer pour pérenniser les hypermarchés ?
En souffrance depuis quelques années, le « tout sous le même toi » n’attire plus les consommateurs.
Le 14 janvier, Auchan annonce la suppression de 517 postes. Si autrefois les hypermarchés étaient signes d’ultra-modernité, ce plan social est le reflet d’un modèle faiblissant. Pour Didier Duhaupand, Dirigeant d’Intermarché « À force de vouloir être spécialistes en tout, ils ne sont plus spécialistes de rien ».
Yves Puget, Directeur de LSA, explique ce recul par trois composantes internes :
– Le non-alimentaire concurrencé par les enseignes spécialisées et l’e-commerce.
– Les magasins qui deviennent trop grands aux yeux des consommateurs.
– Le manque d’investissements dans la rénovation des parcs français depuis les années 90 qui a conduit à un vieillissement.
En externe, nombreux sont les facteurs perturbateurs au modèle : la fragmentation des achats auprès de plusieurs enseignes, la tendance aux circuits de proximité, les magasins spécialisés, l’utilisation réduite de la voiture ou encore la montée du digital… Pourtant la majorité des grands dirigeants y voient encore du potentiel.
Les magasins aux meilleurs résultats ont su développer leur « Zone Marché ».
Les produits frais (fruits & légumes, boucherie, poissonnerie…) dégagent plus de chiffre d’affaire et de trafic que le non-alimentaire qui s’achète davantage sur internet ou en magasins spécialisés. Les hypermarchés qui ont développé ces catégories de produits ont vu leurs performances augmenter et se répercuter sur l’ensemble du point de vente analyse
Daniel Ducros, expert distribution chez Nielsen. Le frais, le bio et les services font donc partie des offres incontournables à développer pour générer de la croissance, mais pas seulement.
Rapidité, simplicité, qualité… En réponse aux consommateurs exigeants, il faut opter pour une meilleure logistique.
L’expérience client revient sur toutes les lèvres. On le sait, le parcours d’achat doit être optimisé et agréable et cela se traduit par un passage rapide en caisse, un magasin bien présenté, des rayons remplis où les produits sont faciles à trouver, des meilleures conditions de livraison… Ainsi, la chaîne logistique apparaît comme le centre de gravité de cette problématique. Investir dans les entrepôts, dans l’informatique ou pour la collecte d’informations, peut réellement faire la différence selon Oliver Girard, Secrétaire Général de la CFDT services. Certains le font déjà comme Walmart qui surveille ses stocks et avertit ses employés de leur état en temps réel grâce à l’IA. De cette manière, les employés passent moins de temps dans les entrepôts, et davantage auprès des clients.
Des millions de français se dirigent encore chaque semaine vers les caisses des hypermarchés. Mais 50 ans après, les magasins doivent révéler leur trésor sous la poussière pour briller de nouveau.